Interview

Carmine, Directeur artistique digital

Doyen de Silicon Salad, Carmine est né dans le bassin minier, de parents italiens originaires des Abruzzes. Blagueur dans l’âme, il aime les jeux de mots et les jeux d’idées pourvu que ceux-ci soient dépourvus de vulgarité. Amateur de cerf-volant, passionné d’histoire antique et dessinateur à ses heures perdues, Carmine est aussi un solitaire assumé. Aux côtés de Dorothée et Ségolène, il conseille et accompagne nos clients dans la conception des meilleures expériences utilisateurs sur leurs plateformes digitales. Découvrez son interview.

Peux-tu te présenter et me raconter ton parcours ?

Je m’appelle Carmine, je suis Directeur Artistique et UI/UX Designer. Je suis un peu le vieux de la bande… J’ai 58 ans. Mon parcours est assez atypique. J’ai étudié l’architecture d’intérieur, mais je n’ai jamais exercé dans ce domaine. J’ai d’abord été instituteur pendant deux ans, après quoi j’ai intégré un studio graphique qui avait notamment pour client Lamy Lutti. Mon travail consistait alors à concevoir des emballages de bonbons ou de fromage… A l’époque, le digital n’existait pas et la PAO en était encore à ses balbutiements. Ce qui me plaisait beaucoup, c’est que l’on faisait tout de A à Z. J’ai ensuite rejoint une imprimerie textile où j’ai travaillé en tant que dessinateur. Puis je suis entré à la Cité Numérique, d’abord en photogravure puis au studio web. C’est à ce moment-là que j’ai basculé dans le web et donc le digital, ce qui m’a mené chez Pictime où je suis restée près de 7 ans, après un passage éclair chez Adistar (futur groupe Oxygem). Et pour finir, j’ai travaillé 6 ans chez Web Transitions en tant que DA, avant de rejoindre Silicon Salad il y a 6 mois ! Ces nombreuses expériences et années en entreprise m’ont appris à me faire confiance et à orienter mes choix dans un but en particulier : me réaliser dans mon travail.

Tout au long de ma carrière, j’ai eu la chance de collaborer avec des équipes et des managers qui m’ont permis de grandir et d’évoluer. À 10 ans d’une éventuelle retraite, je désespérais de trouver un poste qui me permettrait de conjuguer l’UX Design et la Direction artistique. L’occasion s’est présentée avec Silicon Salad. Lorsque j’ai passé l’entretien avec François, tout ce qu’il m’a décrit correspondait exactement à ce à quoi j’aspirais depuis des années. Je n’ai pas hésité longtemps !

Comment as-tu vécu ton arrivée chez Silicon Salad ?

En rejoignant Silicon Salad, j’ai retrouvé une structure à taille humaine. Mais à titre personnel, ce qui m’intéresse avant tout, c’est le travail. Le contrat que je signe, c’est un travail en échange d’un salaire. Tout le reste – avantages sociaux, relations humaines – constituent à mon sens des plus, pas des exigences. C’est assez égoïste de ma part, mais je dois reconnaître que mon objectif premier est de me réaliser grâce à mon travail.

Tout ceci étant dit, l’accueil à mon arrivée était parfaite, et l’ambiance au quotidien est top ! Je reprocherais simplement à mes collègues de ne pas toujours comprendre mes blagues mais ça viendra !

Et tes missions ?

Mes missions correspondent à ce que j’attendais, quoique je n’avais pas tout à fait mesuré l’investissement personnel que j’allais devoir fournir pour les mener à bien ! Avant d’entrer chez Silicon Salad, j’avais l’impression de n’exploiter que la moitié de mes capacités. Ce n’est pas tant la nature des missions qui a changé, mais plutôt la dimension de la clientèle. Chez des grandes enseignes, il devient quasiment impossible de faire de la vraie direction artistique sans faire partie du service de communication. La plupart du temps, la charte graphique est « verrouillée ». Quant à l’UX/UI, les améliorations prennent beaucoup de temps à être intégrées dans les projets, ce qui est assez frustrant. La dimension des clients de Silicon Salad permet une vraie réflexion en amont, partagée avec les clients qui sont disposés à prendre en compte et envisager tous les aspects du projet.

Je dois gérer beaucoup de choses en même temps. Cela commence par une entrée en empathie avec le client de mon client. Notre éducation fait que l’on a envie d’avoir les réponses avant même d’avoir commencé le travail. Or en UX Design, il est mieux de n’avoir aucune idée préconçue. Je trouve ça vraiment génial.

Surtout, j’ai un bol monstrueux : c’est de travailler avec Dorothée et Ségolène. Avec Dorothée, nos approches sont assez différentes. Mais je pense que nous reconnaissons chacun l’utilité de l’autre. De mon côté, dans les premières phases, j’aime partir un peu dans tous les sens. Dorothée m’aide à rationaliser mes idées plus rapidement que je n’aurais tendance à le faire moi-même. Nos profils auraient pu s’opposer, mais dans les faits ils se complètent. L’image qui me vient à l’esprit est celle d’une échelle à gravir. Chacun, en fonction de son expérience et de son vécu, a sa manière d’appréhender et gravir certains échelons.

Qu’est ce qui te plait le plus dans ton métier ?

J’aime le fait de pouvoir continuer à exprimer ma créativité chaque jour. Je suis très curieux. J’aime m’interroger sur le pourquoi du pourquoi du pourquoi… A ce propos, j’héberge en ce moment un chaton, et je réalise que si j’étais un animal, je serais un chat ! Il est si curieux !

J’aime le fait d’être fatigué le soir (à tel point que parfois, un ou deux épisodes de série Netflix me durent 3 soirs). Si tu as déjà passé quelques heures à dessiner ou à modeler de la terre, tu as sans doute déjà ressenti cette fatigue inattendue mais satisfaisante ? Cela veut dire que l’on fait marcher la tête et le cœur en même temps.

Si tu n’étais pas DA et UX designer, qu’aurais-tu aimé faire ?

Cette question me déstabilise un peu car j’ai vraiment le sentiment de faire le métier de mes rêves. Bien sûr, j’aurais pu faire d’autres choix. Il y a (très) longtemps j’ai failli entrer dans l’animation 2D. Pour différentes raisons, je n’y suis pas allé. Je sais que ça aurait pu s’avérer une expérience très intéressante, néanmoins je n’ai pas de regrets. L’histoire et la philosophie sont deux domaines qui m’intéressent, mais je n’aurais pas aimé être professeur d’histoire. Ce que je fais m’intéresse et je suis heureux, c’est ce qui compte. J’ai besoin de créer, de contribuer à un projet. Avec mon métier actuel, j’ai le sentiment – même s’il s’agit peut-être d’une illusion – de créer quelque chose pour mes clients. Même si dans le web, tout ce que l’on crée ne dure qu’un temps.

La question de Liza : Si tu devais emmener 3 objets sur une île déserte, quels seraient-ils ?

Un harpon pour manger, une gourde pour boire et Histoire Romaine de Tite-Live pour remplacer Netflix.

Ta question pour le prochain interviewé ?

Quel est le secret de l’univers ?